Dans l’enseignement fondamental, le pourcentage d’élèves domiciliés et scolarisés dans une même zone oscille entre 88,6% (Bruxelles) et 96,5% (Liège). En secondaire, les moyennes baissent : cela va de 76,3% (Tournai) à 90,2% (Charleroi).
Quelle est la mobilité des élèves en Wallonie et à Bruxelles?
Au début du mois, la ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits (CD&V) a sorti un rapport qui montre la mobilité scolaire des enfants flamands, scolarisés dans le secondaire, et la force d’attractivité des communes du Nord du pays. Et en Wallonie et à Bruxelles, cela donne quoi ?
Une telle étude y existe aussi, même si elle est un peu moins précise que la néerlandophone… et aussi plus ancienne (elle remonte à trois ans). Les indicateurs locaux de l’enseignement se sont penchés sur le phénomène, tant pour l’enseignement primaire que pour le secondaire. La Wallonie et Bruxelles sont divisées en dix zones, ce qui permet une image plus précise de la situation dans le Hainaut et à Liège.
En trois ans, tout n’a évidemment pas changé. Voici donc ce que cela donne près de chez vous.
Enfants domiciliés et scolarisés dans la même zone en Wallonie et à Bruxelles:

> En primaire, la force d’attractivité de Liège est assez impressionnante, alors que Bruxelles apparaît à la traîne. Liège attire aussi les élèves du secondaire, au même titre que Charleroi.
> Les aires de recrutement parfois surprenantes. On trouve dans des écoles de chaque zone (ou presque) des enfants domiciliés dans… toutes les autres zones de la Fédération, même s’il s’agit parfois de quelques cas seulement. Trouver des enfants habitant en Flandre ou en Brabant wallon et scolarisés en province de Luxembourg, est-ce si banal ? On évoque donc bien ici les zones «aimantées» par une zone de référence. Exemple: Bruxelles attire pas mal d’élèves venus de Flandre (plus de 20.000, ce qui s’explique aussi par la présence de nombreux francophones dans les communes de la périphérie flamande) et du Brabant wallon.
LES FORCES DES ZONES
Le Brabant wallon séduit pas mal de Bruxellois et de Carolos.
À Huy-Waremme, on trouve assez bien de Liégeois et de Namurois, aussi de Brabançons wallons en secondaire. Liège s’entend bien avec Huy-Waremme et Verviers, c’est assez logique. Verviers ouvre les bras à des enfants domiciliés en Communauté germanophone.
Namur attire plus d’enfants de Charleroi ou même de Huy-Waremme (en primaire) que de la province de Luxembourg, alors que cette dernière ne séduit que les Namurois (même si on l’a dit: on scolarise dans le Luxembourg des enfants de toutes les autres zones).
Du côté du Hainaut, la zone de Tournai est surtout attractive pour les petits Montois. Mons accueille ses voisins… et aussi bon nombre de Brabançons wallons dans le secondaire. Enfin, Charleroi divise sa force d’attractivité entre Mons et le Namurois.
>Beaucoup d’enfants «de Flandre» à Bruxelles et à Tournai. La frontière linguistique est franchie chaque jour par plus de 27.000 enfants. Bruxelles et le Hainaut Occidental les accueillent en priorité, aussi le Brabant wallon, bien sûr. Il est «amusant» de constater que les écoles de la zone de Mons accueillent plus de 500 enfants habitant en Flandre, alors que celles de Charleroi en reçoivent dix fois moins !
>Beaucoup de Français dans la zone de Tournai et dans le Luxembourg. Quelques enfants (voire quelques dizaines) domiciliés en France vont à l’école à Bruxelles, dans le Brabant wallon ou à Huy-Waremme. Ils sont à peine plus de cent à Liège, quelques centaines dans le Namurois ou à Charleroi (surtout en secondaire). Mais c’est la «déferlante» dans le Luxembourg, à Mons et, bien sûr, dans le Hainaut occidental où ils représentent entre 10 et 15% des effectifs scolaires. Douze mille en tout fréquentent notre enseignement.
DIDIER SWYSEN. La Meuse du 30 janvier
Les taux de redoublement dans chacune des zones

Lire la suite ci-dessous
Lire la suite