Bourgmestres wallons en colère. Et ce n’est pas peu dire. Depuis qu’ils ont reçu un courrier du SPF Finances quant aux estimations de leurs recettes liées à l’impôt des personnes physiques (IPP). C’est une véritable douche froide qui s’est abattue, et pour cause, puisque ce sont plus de 200 millions d’euros en moins que prévus que les communes du sud du pays inscriront dans leur budget.
Dans ce dossier, les problèmes sont multiples. Il y a tout d’abord le timing. Généralement, pour début octobre, le SPF Finances renvoie aux communes les dernières estimations de leurs recettes IPP, histoire que les autorités puissent les prendre en compte pour une dernière modification budgétaire avant l’élaboration des comptes. Avec un mois de retard, cela rend toute modification impossible au regard du respect des procédures diverses et des examens par la tutelle. Ensuite, il y a les chiffres. Ils sont mauvais, très mauvais, même. Pour faire simple : aucune commune wallonne n’est épargnée. Aucune. Toutes les estimations sont revues à la baisse. De 21 % en moyenne. Chiffre qui peut même grimper, dans certains cas, à 35 %. Au total, ce sont 200 millions d’euros de moins que les estimations initiales.
Marc Bolland, bourgmestre PS de Blegny (Liège) et ex-député wallon, ne décolère pas : « En octobre-novembre 2014 dernier, on nous dit de prévoir en recettes IPP, pour notre budget 2015, un peu plus de quatre millions d’euros. Et vendredi dernier, soit à un moment où on ne sait plus faire aucune modification budgétaire, on nous signale que finalement, ce sera un peu plus de trois millions. Soit 25 % de moins ! »
Cela pose également un problème plus global. Les communes doivent assumer de plus en plus de charges, sans le financement qui va avec. Mentionnons ainsi les zones de police, les zones de secours (pompiers), les exclus du chômage qui retombent sur les CPAS, etc. Disons-le tout de go : nombreux sont les bourgmestres contactés qui ne savent trop vers quoi se tourner. Et d’évoquer des impacts potentiels pour les localités : hausse de la fiscalité communale, diminution des services au public, craintes sur l’emploi, réduction des investissements.
G. G. La Meuse du 12 nov 2015.
Et à Tinlot ?
L'échevin des finances, Pascal Lejeune, confirme les chiffres publiés: "la première estimation du Ministère des Finances (ayant servi en 2014 à l'élaboration du budget 2015) était de 897.708,65 €. On nous annonce en ce début novembre 2015 (à un moment où aucune nouvelle modification budgétaire n'est désormais plus possible) une "réestimation" des recettes en matière d'additionnels communaux à l'IPP à la somme de ... 729.697,96 €, soit une baisse de 168.010,65 € (- 18,72 %).
Il est vrai que dans le même temps, on nous annonce une augmentation des recettes pour 2016.
En clair, ce que le fédéral (IPP) pas récupéré pour nous cette année, nous l'aurons l'an prochain ! "Croisons les doigts" ! C'est comme si les 3 derniers mois des revenus d'un ménage (25%) n'étaient pas versés en 2015 mais "promis" pour 2016 !En espérant que ce soit le cas, est-ce dramatique dans le cas de Tinlot ?
"A priori non", répond l'échevin puisque, d'un point de vue trésorerie, le Ministère annonce déjà le versement d'une "avance" avant la fin de cette année.
Par contre, d'un point de vue comptable, cette somme promise doit être pour l'instant maintenue en réserve, et ne pourra dès lors pas apparaître pour couvrir le plus que vraisemblable mali du compte 2015, mali imposé par cette réduction des recettes 2015.
Rien de dramatique donc, mais embêtant tout de même et en tous cas ... pas sérieux" ! A suivre sans aucun doute. A.L.